En cas de loyers impayés, les démarches à effectuer
Si ce n'est pas possible de trouver une solution à l'amiable avec votre locataire, vous pouvez entreprendre les démarches ci-dessous :
- Envoyer une mise en demeure par recommandé avec accusé de réception au locataire,
- Contacter son assureur pour savoir s'il a souscrit une assurance loyer impayé, au garant, ou à Action Logement s'il a souscrit une garantie Visale,
- Signaler les impayés de loyer à la CAF s'il bénéficie d'une aide au logement,
- Transmettre par huissier un commandement de payer au locataire,
- Mettre en place la résiliation du bail et l'expulsion du locataire s'il ne paye pas les sommes dues dans les délais.
Contactez votre assureur ou le garant du locataire
Le propriétaire doit envoyer une mise en demeure par recommandé avec accusé de réception au locataire. Il doit contacter la personne qui s'est portée caution si un garant est existant ou à Action Logement si le locataire a souscrit la garantie Visale. Il peut aussi s'adresser à son assureur s'il a souscrit une assurance qui garantit les impayés de loyer. Il est obligé de prévenir la CAF si le locataire bénéficie d'une aide pour qu'elle démarre une procédure pour impayé de loyer.
Le propriétaire peut demander à un huissier de saisir les sommes dues par le locataire directement sur son compte bancaire ou directement d'établir une saisie sur ses rémunérations.
Résiliation du bail de location en cas de clause résolutoire
La procédure de résiliation d'un bail de location dépend de la présence ou non d'une clause résolutoire dans le contrat. Cette clause, qui est présente dans la plupart des contrats de location, prévoit que le bail sera résilié automatiquement en cas de non-paiement du loyer et des charges aux échéances convenues. Le propriétaire doit contacter son huissier qui doit envoyer au locataire et au garant un commandement de payer en indiquant les sommes à régler. Le locataire dispose de deux mois pour régler ces dettes et les frais d'huissier. S'il a payé les sommes dues, il peut rester dans le bien. Dans le cas contraire, le propriétaire peut saisir le tribunal d'instance et lui demander de constater la résiliation du bail afin de procéder à l'expulsion. Le juge peut dans certains cas accorder des délais de paiement supplémentaires au locataire si celui-ci est en capacité de régler sa dette locative.
Aucune expulsion ne peut intervenir durant la trêve hivernale qui a lieu du 1er novembre au 31 mars sauf si une solution de relogement est proposé.
Résiliation judiciaire d'un bail de location
Si le bail ne présente pas de clause résolutoire alors on parle de résiliation judiciaire. Dans ce cas, le propriétaire doit faire appel à un huissier pour qu'il assigne le locataire devant le tribunal d'instance et obtenir la résiliation du bail et son expulsion. Avant de l'assigner en justice, il a le droit de lui envoyer une mise en demeure. C'est au tribunal d'instance de juger la faute du locataire et si nécessaire de justifier la résiliation du bail et l'expulsion. Le juge peut décider d'accorder des délais de paiement ou de prononcer la résiliation du bail et d'ordonner l'expulsion. Dans ce cas, le locataire a deux mois pour quitter le logement.
Expulsion du locataire : comment ça se passe le jour J ?
La procédure d'expulsion doit être effectuée par un huissier. L'huissier peut annoncer sa visite mais ce n'est pas une obligation. Il doit se présenter les jours ouvrables entre 6h et 21h.
- Si le locataire veut bien quitter les lieux alors l'huissier dresse un procès-verbal dans lequel il effectue l'inventaire des meubles et indique les lieux où ils sont déposés et récupère les clés du bien.
- Si le locataire est présent mais refuse d'ouvrir alors l'huissier dresse un procès-verbal de tentative d'expulsion et fait appel à une autorité de police.
- Si le locataire n'est pas présent alors l'huissier doit être accompagné d'un serrurier et de la police pour entrer dans le bien. Il dresse un procès-verbal d'expulsion, fait enlever les meubles et change la serrure. Il prévient le locataire qu'il ne peut plus entrer dans le bien avec une affiche présente sur la porte.
Peut-on expulser un locataire protégé ?
Depuis la loi Alur, les locataires modestes de plus de 65 ans sont protégés par la loi. De ce fait, un propriétaire ne peut pas donner congé à un locataire protégé comme il le veut sauf si une solution de relogement répondant à ses besoins est proposée.
Quelles sont les conditions pour que locataire soit protégé ?
- Il faut que le logement soit principal,
- Il faut que ses ressources soient inférieures au plafond pour l'attribution des logements locatifs conventionnés. Pour une personne seule, ce plafond s'élève à 23721€ par an en Île-de-France et à 20623€ dans les autres régions.
Attention, la protection du locataire a des limites : si le locataire protégé ne s'acquitte plus de son loyer, le propriétaire peut agir en justice contre lui pour faire casser le bail et obtenir son expulsion.
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